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executivelife (...ou presque)
19 juin 2010

>> We've been living life inside a bubble.

Green_Umbrella_by_steeber

Devant moi, il y a quelque chose de vide.
Un appel d'air, un vent terriblement frais qui souffle si fort que je ne puis réprimer quelques claquements de dents qui relèvent sans doute d'un quelconque mécanisme de régulation de la température interne.
Comme si je me trouvais à l'entrée d'une très large avenue, parisienne ou bien new-yorkaise, la distinction n'est pas signifiante et de toute manière ces deux métropoles me renvoient à des formes d'inhumanité à peine masquées par les quelques regroupements désespérés d'âmes en peine cherchant des subterfuges pour échapper à un sort qui ne les épargnera de toute façon pas.
Et là, à l'aube d'une journée de fin d'hiver, les premiers pâles dégradés passent du bleu nuit à un bleu givré, engourdi. Les vapeurs paresseuses s'extraient de la chaussée et on distingue clairement sur les rares pelouses la rosée qui, déjà, perle.
Tout est à construire, la vie va sans doute émerger de ce glacis, ce statu quo oppressant, cette immensité narquoise, presque méprisante et hautaine, sûre de sa majesté.
Mais je n'ai pas peur, et si je laisse derrière moi un incendie, un brasier antique, je sais qu'il ne tient qu'à moi de raviver cette lumière d'un soleil qui s'est longtemps trouv é dissimulé par les épaisses volutes noires, ces fumées qui venaient d'un feu scélérat, d'un foyer qui ne brûlait que parce qu'il était alimenté par des bûches vertes, des regrets pas assez mûrs, de sorte que je me consumais pour un mirage.
Alors ce matin, je suis cette image d'Épinal de la fin du 19ème siècle, je suis celui qui éteint les dernières flammes des lampadaires à gaz et qui reviendra ce soir, c'est sûr, pour les rallumer.

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