>> Everything's got to get better.
Prendre un billet d'avion pour ailleurs.
Ou un billet de train ceci étant dit, on n'est pas obligé de payer cher pour partir loin du tumulte.
De toute façon, quand on aime, on est toujours loin.
Le nez collé à la fenêtre, espérant voir un soleil corail plonger dans la mer grisâtre, là-bas.
Le plus loin que je puisse imaginer, au-delà de la prunelle d'yeux insondables.
Quitte à effectuer un Moscou-Vladivostok en plein hiver à puiser de l'eau dans le samovar.
À se poser des tas de questions inutiles sur les paysages de steppe, à ne plus savoir s'il est tôt ou tard.
On peut aussi tailler la route dans une vieille Chevrolet.
S'abîmer dans des sièges en authentique cuir râpeux.
Une main sur le volant, l'autre à régler l'antique autoradio qui crache des mélodies vaguement latino.
Trouver les lignes droites désespérément longues et sortir des highways.
Ignorer les panneaux et zoner dans de sordides diners.
Et repartir après un café-machine et une énorme tache de sirop d'érable.
Ne croiser que ton regard.
C'est une évidence, on n'a pas assez d'essence pour faire la route dans l'autre sens.
Faut qu'on avance.
(Titre inspiré par Little Ghetto Boy de Donny Hathaway ; une excellente intégrale de Donny Hathaway est d'ailleurs sortie récemment, sous le titre Someday We'll All Be Free...je vous conseille d'y prêter une oreille attentive si vous ne connaissez pas encore ce génie qu'était Monsieur Hathaway).