>> À chacun son ersatz.

Une semaine que j'écoute la déconstruction méthodique de la vie et de l'oeuvre de S. Freud par M. Onfray (très bon podcast disponible sur le site internet de France Culture).
Parallèlement, je suis passé des très plaisants récits de vie ancrés dans l'histoire britannique de J. Coe aux nouvelles à portée philosophique de M. Kundera (Risibles Amours).
Je pense être dans une période d'intense rattrapage culturel, après une idée d'apprentissage extrêmement pratique, prosaïque, terre-à-terre mais qui n'élève pas franchement l'esprit en école de commerce.
Tel un sportif qui reprend l'entraînement après 12 mois d'alitement, j'ai faim, faim de nourriture spirituelle, de quelque chose qui me permette de raisonner, de penser les autres, de me penser moi-même autrement, de repenser ma place dans le monde.
On ne peut se contenter de chiffres, de rentabilité, de comportement du consommateur.
Tout comme il serait également hypocrite et faux de penser qu'on peut survivre et avancer dans ce monde ultra-concurrentiel seulement avec de grandes connaissances sur l'histoire des hommes et des idées.
Aussi raisonnable et raisonné que j'ai pu vous paraître dans mes précédents articles, je ne saurais pour autant dissimuler mon intérêt pour tout ce qui ne rapporte pas, pour tout ce qui ne vise pas à l'enrichissement matériel et financier.
Je me laisserais volontairement dépérir dans une société bornée, butée où on ne me laisserait plus la possibilité d'exercer et d'abuser de ma curiosité naturelle pour toutes les choses qui me paraissent dignes d'être étudiées.
Dans une autre vie, j'aurais été pédagogue, professeur, j'aurais appris pour transmettre.
Tant que d'autres feront ce que je n'ai pas eu le cran de faire, je continuerais de croire en l'homme, en sa capacité à s'étonner et à ne pas se laisser dicter sa conduite par l'immonde vulgate des chiffres et de l'irresponsable courte-vue.