>> Lost in the Supermarket.

J'ai envie de penser que l'air et le temps ne sont plus à la flamboyance.

On n'aime plus autant le rapide, le complexe, le frisson de l'expérimentation.

J'ai l'impression que nous sommes vraiment en train d'assister à une sorte de retour aux fondamentaux, à des valeurs un peu plus saines, back to basics.

Rien n'a jamais paru aussi envieux de simplicité que l'époque dans laquelle nous vivons.

On ne veut plus de voitures dont le raffinement consiste dans un équipement aux accents désincarnés et kafkaïens : quid de l'ESP, de l'ABS, de la climatisation quadri-zone ou du système audio Dolby Surround 5.1 ?

On ne s'est jamais autant rendu chez nos cousins suédois pour acheter des cartons plats et on croque à pleine dents dans une pomme qui a fait du beau et de l'user-friendly une cash-machine impitoyable.

Une petite pensée émue pour les possesseurs de gros engins à quatre roues motrices : ils ne possèdent plus un signe extérieur de richesse enviable, non, ils ont entre leurs mains de culpabilisants véhicules encombrants et vilipendés par ceux qui voient en eux des serial-pollueurs et ceux qui jugent - à raison, et je sais bien que ça n'engage pas que moi - qu'une telle machine n'a aucune utilité et aucune raison d'être sauf à en avoir un besoin véritable qui relève de l'activité professionnelle et/ou du relief de sa zone d'habitation.

Il y eut une tendance aux lourdes et clinquantes tocantes.

Voyez-vous, je n'ai jamais eu l'impression d'être plus à la pointe du in que quand je me suis payé ma dernière Swatch en ronce de PVC à 38 € il y a de cela 4 mois.

Je ne peux pas non plus supporter les fringues qui ne sont que de la vulgaire publicité directe pour leurs fabricants. À ce titre, je suis très surpris de constater l'augmentation exponentielle du nombre de licenciés à la très démocratique, ouverte, tolérante et accessible fédération française de polo. Qui aurait par ailleurs adopté comme couleur officielle le rose, déclinable à l'infini, tant qu'on arrive à des sommets de mauvais goût.

Gracieusement sponsorisés par les Burberrygmes d'un Débile & Gargarisant.

Refuser d'être un homme ou une femme-sandwich n'a rien d'anticapitaliste, anarchiste ou cryptocommuniste. Non.

Simplement, si on fait de la pub déguisée, autant être rémunéré pour. Comprenez bien que c'est nous qui leur rendons un insigne service en leur servant d'enseigne tout en les payant grassement une fois passé à la caisse.

Vivez un peu à la marge pour éviter de voir trop gonfler les leurs.

Comments

[Lucas]

Je le porte pas comme un pendentif...c'est pas aussi puissamment marquant qu'une fringue quand même, même si je vois bien où tu veux en venir ! ;)

[Tanc]

T'es payé pour utiliser ton mac?^^