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executivelife (...ou presque)
31 octobre 2010

>> That joke isn't funny anymore.

Parapluitalien

D'aucuns ne peuvent écrire que sous l'emprise de stupéfiants, d'hallucinogènes, d'alcools.
Je fonctionne depuis un bon moment sous déprime ordinaire.
La qualité n'est pas toujours au rendez-vous, mais j'ai longtemps fait des économies substantielles.
Ecrire quelques médiocres lignes est toujours meilleur marché que d'en absorber quelques autres par une narine pour un résultat tout aussi peu garanti.
Tout ceci pour dire que si je me suis installé derrière mon écran (qui commence à donner des signes de faiblesse après 3 ans et demi de bons et loyaux services soit dit en passant) ce soir, c'est que j'ai trouvé du carburant.
Je consume la matière première, je la brûle dans l'air ambiant réchauffé par le radiateur électrique (l'âtre du rédacteur de blog qui n'aura jamais l'étoffe d'un poète, même maudit et enterré).
Je commence véritablement à trouver les semaines longues. Non pas que mon boulot m'ennuie, il se trouve qu'il y en a même plus que de raison, et pour cela, je suis plutôt reconnaissant, j'ai au moins huit heures un quart d'activité garanties.
Je n'ai ainsi pas le temps de penser à moi, à mes chimères, à mes tortueuses complications, aux toiles trop patiemment tissées. À mon immense et insupportable solitude.
Me restent les soirées, les disques, les anthologies de littérature pour rattraper mon colossal retard, les biographies et analyses politiques, le matérialisme des sites internet de fringues et d'ordinateurs hors de prix, quelques verres de temps en temps histoire de combler tout ce vide.
Je ne peux plus me satisfaire de former un duo avec cet improbable autre moi-même qui réussirait tout ce que je ne parviens pas à accomplir.
J'ai besoin de cette altérité, de ce regard autre, de quelque chose qui me redonnerait à nouveau envie de me lever le matin pour autre chose que gagner un peu d'argent pour pouvoir le dépenser dans des expédients aussi provisoires que vains, sans objet et nécessitant un renouvellement incessant.
Il est évident que je n'ai jamais vécu que seul, et sans avoir à me préoccuper que de moi-même. Et cela commence à me sembler bien angoissant. Je ne connais rien que cette façon de vivre, de voir. Et je sais que si j'aime beaucoup mon indépendance, mes fuites en avant, mes journées à vagabonder avec mon appareil photo, je n'en peux plus.
Je vois trop de binômes pour ne pas les envier, même s'ils connaissent leur lot de galères, de mésententes et d'incompréhensions.
A trop chercher à me comprendre et à comprendre les autres, j'ai appris que cela ne me servait à rien, si ce n'est à oublier toute illusion et à mépriser à la chaîne.
Alors si vous me lisez et que vous me voyez ou me croisez un jour, et que vous êtes assez intelligente pour avoir recoupé quelques uns de mes articles, ne pensez pas que ma volonté d'accaparer la conversation découle d'une quelconque vanité ou d'une prétention très mal placée, c'est seulement que j'apparais tel que je suis, naturel...
..et j'ai horreur du vide.

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