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executivelife (...ou presque)
25 juillet 2010

>> I wish there's something I could do to make you smile again.

ParasolPaille

Il est de ces fins de soirée suffisamment brumeuses et borderline pour que je puisse me laisser entraîner dans l'assassine succession de quelques mesures jouées au clavier Fender Rhodes.
De ces soirées où, plongé dans les lectures les plus intensément introspectives, je me persuade qu'il est bon d'avoir tout à apprendre et que la peur de ne jamais être à la hauteur de ce que j'espère être est la seule chose qui m'empêchera de m'élever. Avec le refus de m'impliquer avec ceux qui, seuls, pourraient me faire sortir la tête du fatras dans lequel, seul, encore une fois, je me suis mis. C'est pourquoi soir après soir, de page en page, d'accord mineur en arpège majeur, je change de chemin, j'inscris mes pas dans ceux de tant d'autres que j'envie tout en me permettant de penser que je suis le seul à suivre cette voie originale. L'allure est lente, peu assurée, mais je ne fais pas la route sans compagnie, ou en tout cas je m'emploie à peupler la solitude des lumières fuyantes.
Le sel de ces vagabondages, plus hasardeux qu'ils n'en ont l'air, c'est peut-être l'infime chance d'être agréablement surpris. La déception est le lot quotidien de nous autres, pauvres pécheurs, et le bonheur est d'autant plus cruellement acquis qu'il n'apparaît qu'après un tri dantesque et forcené du rarissime bon grain et de la désespérante ivraie. Alors je reprends mon crible et je m'attache à méthodiquement draguer le limon qui fait le lit de cette impétueux filet d'eau. Sans grand espoir, au vu des piètres résultats passés, mais avec une pointe d'optimisme revanchard quant à la supposée chance de mes voisins orpailleurs. Moins de l'envie que de la jalousie bien placée.
Ne comptez donc pas sur mon esprit pourtant tourmenté pour aller souiller du mercure de mon amertume votre onde. Plus maintenant. C'est en comptant sur mes propres forces et sur mon peu de vécu que je finirai bien par voir briller la fine paillette entre les mailles si densément resserrées, un matin ou bien, comme je le vois mieux, une autre soirée où j'espèrerai ne pas être le dernier à fermer l'interrupteur et où je finirai par me demander s'ils sont vraiment plus heureux, les simples d'esprit.

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Commentaires
L
Tu m'en vois flatté...;)
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A
A croire qu'on a vécu LA MEME chose. C'est peut-être (même sans doute) aussi pour cela que j'aime beaucoup ton blog : je m'y retrouve souvent un peu :)
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L
Tout ça, c'est une longue litanie de dîners avec les amis de la famille : "Ils en est où le grand ?", de rencontres avec d'illustres inconnus les samedis après-midis ou, encore, le pire du pire de ce que j'ai jamais vécu, la JAPD...<br /> ...la solitude la plus totale quand j'ai dû dire : "Excusez-moi, je suis en classe prépa, mais il n'existe pas de case indiquant une formation supérieure à la terminale dans votre formulaire"...ils m'ont tous regardé comme si j'étais un alien...
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A
Haha, toi aussi ? :D J'en ai par-dessus la tête qu'on me regarde avec des yeux ronds quand j'annonce mon âge.... avant de balancer le sempiternel "1 an d'avance+ fin de l'année". C'est exactement ça.
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L
Je m'en serais bien passé...pendant longtemps, j'ai été précédé par un bon ami qui a fini à l'ENS...il était de 1991 et m'a longtemps permis d'être tranquille dans les classes dans lesquelles j'étais avec lui. Puis à partir du lycée, je n'ai plus connu que la solitude du "1 an d'avance et de la fin de l'année". Phrase mécanique que je dois encore bien répéter une dizaine de fois par an...
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